Équivalence des normes en dimension finie et théorème de Riesz
Équivalence des normes en dimension finie et théorème de Riesz
analysis
On montre l’équivalence des normes en dimension finie ainsi que le théorème de Riesz sur la compacité de la boule unité fermée toujours en dimension finie, qui sont deux résultats fondamentaux sur les espaces vectoriels normés.
Lemme 1. Les compacts de sont les fermés bornés.
Démonstration. Soit une partie fermée bornée de . Soit une suite de . On note , , la -ième composante du vecteur . Comme est bornée, alors est une suite réelle bornée. Montrons par récurrence que, pour tout , il existe des extractrices telle que la suite réelle converge pour tout .
Pour , c’est une réécriture du théorème de Bolzano-Weierstrass.
Pour , supposons avoir construit telles que converge pour tout . Comme est une suite réelle bornée. Toujours par le théorème de Bolzano-Weierstrass, il existe une extractrice telle que converge. D’où l’hérédité.
La propriété est en particulier vraie pour . En posant , on obtient une extractrice telle que et on en déduit que converge vers un réel . Comme est fermé, . est donc séquentiellement compact, donc compact. ◻
Proposition 2. Soient , deux espaces métriques et continue. Si est compact, alors est compact dans .
Démonstration. Soit une suite d’éléments de . On pose , . est compact, donc il existe une extractrice telle que où . Par continuité, est ainsi séquentiellement compact, donc est compact. ◻
Théorème 3. Soit un espace vectoriel sur le corps de dimension finie . Alors, toutes les normes sur sont équivalentes.
Démonstration. Soient une base de . On définit la norme infinie associée à la base pour tout par Si est une norme sur , on a : Donc est plus fine que .
Définissons l’isomorphisme suivant : La fonction vérifie c’est une application linéaire bornée, qui est donc continue. On considère l’ensemble où désigne la sphère unité de qui est compacte d’après le Lemme 1. D’après le Proposition 2, est compacte comme image d’un compact par une application continue.
Montrons que est la sphère unité de . Déjà, si , alors , d’où l’inclusion directe. Pour l’inclusion réciproque, si , par bijectivité de , on peut écrire avec et ainsi .
L’application est continue car lipschitzienne (), donc est bornée et atteint ses bornes sur la sphère . On note ce minimum : Ainsi, Donc est plus fine que : les normes et sont équivalentes. Comme la relation d’équivalence sur les normes d’un espace vectoriel est transitive, on en déduit que toutes les normes sur sont équivalentes. ◻
Théorème 4 (Riesz). Soit un espace vectoriel normé sur le corps . Alors, est de dimension finie si et seulement si sa boule unité fermée est compacte.
Démonstration. Notons la boule unité fermée de et supposons de dimension finie . Comme dans la démonstration du théorème précédent, est compacte comme image de la boule unité fermée de par l’application continue . Réciproquement, supposons de dimension finie et, par l’absurde, également que est compacte. On a, où désigne la boule ouverte centrée en de rayon . Par la propriété de Borel-Lebesgue, il existe tels que On définit . Comme est de dimension finie et de dimension infinie, on peut trouver . Soit le projeté de sur : On pose On a de norme , donc et il existe tel que . Or, car : absurde. ◻