Lemme de Morse

Lemme de Morse

analysis

En usant (certains diront plutôt en abusant) du théorème d’inversion locale, on montre le lemme de Morse et on l’applique à l’étude de la position d’une surface par rapport à son plan tangent.

Notation 1. Si est une application dont toutes les dérivées secondes existent, on note la hessienne de au point .

Lemme 2. Soit inversible. Alors il existe un voisinage de dans et une application de classe telle que

Démonstration. On définit l’application qui est une application polynômiale en les coefficients de , donc de classe . Soit . On calcule : où ( désigne une quelconque norme d’algèbre sur ). Ainsi, on a . D’où On définit donc et on a . Ainsi, la différentielle est bijective (car ).

On peut donc appliquer le théorème d’inversion locale à : il existe un voisinage ouvert de dans tel que soit -difféomorphisme de sur . De plus, on peut supposer (quitte à considérer est un voisinage ouvert de dans ; qui existe par continuité de ).

Ainsi, est un voisinage ouvert de dans vérifiant : Il suffit alors de poser (qui est bien une application de classe ) pour avoir le résultat demandé. ◻

Lemme 3 (Morse). Soit une fonction de classe (où désigne un ouvert de contenant l’origine). On suppose :

  • .

  • La matrice symétrique est inversible.

  • La signature de est .

Alors il existe un difféomorphisme de classe entre deux voisinage de l’origine de et tel que et

Démonstration. On écrit la formule de Taylor à l’ordre avec reste intégral au voisinage de , qui donne : est la matrice symétrique définie par (qui est une application sur car est sur ).

Par hypothèse, est une matrice symétrique inversible, donc en vertu du Lemme 2, il existe un voisinage de dans et une application de classe tels que : Mais, l’application est continue sur (puisque est de classe sur ), donc il existe voisinage de dans tel que , . On peut donc définir l’application , qui nous permet d’écrire Or, est de signature , donc d’après la loi d’inertie de Sylvester, il existe telle que Finalement en combinant avec et , cela donne ce qui est bien l’expression voulue.

Il reste à montrer que définit bien un difféomorphisme de classe entre deux voisinages de l’origine. Notons déjà que est de classe car l’est. Calculons la différentielle en de . Soit ; d’où . Or, est inversible, donc en particulier, l’est aussi. On peut appliquer le théorème d’inversion locale à , qui donne l’existence de deux ouverts et contenant l’origine (car ) tel que soit un -difféomorphisme de sur . ◻

Application 4. Soit la surface d’équation est de classe au voisinage de l’origine. On suppose la forme quadratique non dégénérée. Alors, en notant le plan tangent à en :

  1. Si est de signature , alors est au-dessus de au voisinage de .

  2. Si est de signature , alors est en-dessous de au voisinage de .

  3. Si est de signature , alors traverse selon une courbe admettant un point double en .

Démonstration. Une équation cartésienne de est donnée par La différence d’altitude entre la surface et le plan tangent au point est donc donnée par et le Lemme 3 permet d’écrire désigne la signature de et est un -difféomorphisme entre deux voisinages de l’origine dans . En particulier, et ne s’annulent simultanément qu’en .

  1. Si est de signature , on a pour voisin de et .

  2. Si est de signature , on a pour voisin de et .

  3. Si est de signature , on a et traverse selon une courbe admettant un point double en .

 ◻