Trigonalisation simultanée

Trigonalisation simultanée

algebra

Nous montrons le théorème de trigonalisation simultanée grâce à l’utilisation des applications transposées (et donc, de la dualité).

Soit un espace vectoriel de dimension sur un corps .

Lemme 1. Soit un endomorphisme. Soit un sous-espace vectoriel de stable par . Alors,

Démonstration. On note la dimension de . Considérons , un supplémentaire de dans . Soient et des bases respectives de et de . Alors, la matrice de dans la base de constituée de l’union disjointe de et est de la forme avec , qui est la matrice de l’endomorphisme induit . On constate clairement que . ◻

Lemme 2. Soit un endomorphisme trigonalisable. Soit un sous-espace vectoriel de stable par . Alors, est trigonalisable.

Démonstration. est trigonalisable si et seulement si son polynôme caractéristique est scindé sur . Dans ce cas, le polynôme caractéristique de sa restriction à l’est aussi au vu du Lemme 1. ◻

Lemme 3. Soient . On suppose que et sont trigonalisables et commutent. Alors, et ont un vecteur propre commun.

Démonstration. est trigonalisable, donc admet une valeur propre (cf. première colonne de la matrice de dans une base de trigonalisation). Le sous-espace propre est alors stable par : car , et commutent. Ainsi, Par le Lemme 2, la restriction de à est trigonalisable. Donc, admet un vecteur propre qui est, par construction, un vecteur propre commun à et . ◻

Théorème 4 (Trigonalisation simultanée). Soient . On suppose que et sont trigonalisables et commutent. Alors, il existe une base de trigonalisation commune de et .

Démonstration. On va procéder par récurrence sur .

  • Si : c’est évident.

  • Supposons le résultat vrai au rang . Pour tout , ie. . De plus, et sont trigonalisables (car possèdent les mêmes polynômes caractéristiques que et ). Par le Lemme 3 appliqué à et , il existe un vecteur propre commun à ces deux endomorphismes. Le sous-espace vectoriel est ainsi stable par et . Notons c’est un hyperplan de (donc de dimension ), qui est de plus stable par et . En effet, en notant la valeur propre de associée à , on a : et un même calcul montre la stabilité par . D’après l’hypothèse de récurrence appliquée aux endomorphismes induits et , on obtient une base de de cotrigonalisation pour et . On la complète en une base quelconque de , dans laquelle on obtient et sont triangulaires supérieures d’ordre .

 ◻