190 Méthodes combinatoires, problèmes de dénombrement.
Méthodes combinatoires, problèmes de dénombrement.
algebra
Dénombrement
Principes de base
Définition 1. On dit qu’un ensemble est fini s’il est vide ou s’il existe tel qu’il existe une bijection de dans . Dans ce cas, l’entier ne dépend pas de la bijection, on l’appelle cardinal de . Il est noté . Si est vide, on pose .
Proposition 2. Soient et deux ensembles.
Si est fini et s’il existe une injection de vers , alors est fini et .
Si est fini et s’il existe une surjection de vers , alors est fini et .
Si et s’il existe une bijection de vers , alors est fini et .
Corollaire 3. Soit un ensemble fini et . Alors est fini et . Si , alors .
Corollaire 4 (Principe des tiroirs). Soient et deux ensembles finis avec . Si est une application de vers , alors il existe ayant au moins deux antécédents par dans .
Remarque 5 (Interprétation). Si on doit ranger chaussettes dans tiroirs, alors un des tiroirs (au moins) contiendra deux chaussettes ou plus.
Proposition 6. Soient et deux ensembles finis. Alors,
.
.
Proposition 7 (Formule du crible de Poincaré). Soient des ensembles finis. Alors,
Exemple 8. Pour , on a
Lemme 9 (des bergers). Soient et deux ensembles. On suppose fini. Soit surjective telle que tout élément de admet exactement antécédents par . Alors,
Combinatoire
Listes
Proposition 10. Soient ensembles finis . Le produit cartésien est un ensemble fini et vérifie . En particulier, pour un ensemble fini, on a .
Définition 11. Soit un ensemble et . On appelle -liste (ou -uplet) de , tout élément de .
Remarque 12.
Si est fini, il y a -listes de .
Dans une liste, l’ordre des éléments importe.
Exemple 13. Dans un jeu de cartes, le nombre de façons de tirer cartes avec remise est .
Arrangements
Définition 14. Soit un ensemble fini de cardinal . Soit un entier inférieur à . On appelle -arrangement de toute -liste de d’éléments distincts.
Proposition 15. En reprenant les notations précédentes, le nombre de -arrangements de est
Remarque 16.
Si , on trouve que le nombre de -arrangements est .
Dans les arrangements, l’ordre des éléments importe, mais ceux-ci sont distincts.
Exemple 17. Dans un jeu de cartes, le nombre de façons de tirer cartes sans remise est .
Application 18 (Nombre d’applications entre deux ensembles finis). Soient et deux ensembles finis.
L’ensemble des applications de vers , noté est fini, de cardinal .
Lorsque , l’ensemble des applications injectives de dans est fini, de cardinal .
L’ensemble des bijections de vers appelées permutations de , noté , est fini et de cardinal .
Corollaire 19. Soit un ensemble fini. Le nombre total de parties de est .
Combinaisons
Définition 20. Soit un ensemble fini de cardinal . Soit . On appelle -combinaison de toute partie de de cardinal . Ce nombre ne dépend que de et de , on le note .
Proposition 21. Soient . Alors,
Remarque 22. Dans les combinaisons, l’ordre des éléments n’importe pas, mais ceux-ci sont distincts.
Exemple 23. Dans un jeu de cartes, le nombre de façons de tirer cartes simultanément est .
Définition 24. Soit un ensemble fini de cardinal . Soit un entier inférieur à . On appelle -combinaison avec répétition les -listes dans lesquelles ont autorise les répétions, mais dans lesquelles l’ordre ne compte pas.
Proposition 25. En reprenant les notations précédentes, il y a -combinaisons avec répétition.
Proposition 26. Soit .
On a :
Soient et deux éléments d’une algèbre qui commutent. Alors,
Application 27. Soit la suite de Fibonacci définie par , et , . Alors,
En théorie des groupes
Soit un groupe fini.
Actions de groupes
Soit un ensemble fini. On considère une action de sur .
Proposition 28. Soit . Alors :
.
.
Théorème 29 (Formule des classes). Soit un système de représentants d’orbites de l’action de sur . Alors,
Définition 30. On définit :
l’ensemble des points de laissés fixes par tous les éléments de .
l’ensemble des points de laissés fixes par .
Théorème 31 (Formule de Burnside). Le nombre d’orbites de sous l’action de est donné par
Application 32. Deux colorations des faces d’un cube sont les mêmes si on peut passer de l’une à l’autre par une isométrie du dodécaèdre. Alors, le nombre de colorations distinctes d’un cube avec couleurs est
-groupes
Définition 33. On dit que est un -groupe s’il est d’ordre une puissance d’un nombre premier .
Proposition 34. Soit un nombre premier. Si est un -groupe opérant sur un ensemble , alors, où désigne l’ensemble des points fixes de sous l’action de .
Corollaire 35. On note les classes de conjugaison de . Alors,
Corollaire 36. Soit un nombre premier. Le centre d’un -groupe non trivial est non trivial.
Corollaire 37. Soit un nombre premier. Un groupe d’ordre est toujours abélien.
Application 38 (Théorème de Cauchy). On suppose non trivial et fini. Soit un premier divisant l’ordre de . Alors il existe un élément d’ordre dans .
theoreme-de-sylow
Application 39 (Premier théorème de Sylow). On suppose fini d’ordre avec et premier tel que . Alors, il existe un sous-groupe de d’ordre .
En théorie des corps finis
Soit avec premier et .
Polynômes irréductibles
Théorème 40. où est un polynôme irréductible de degré sur .
Corollaire 41.
Il existe des polynômes irréductibles de tout degré dans .
Si est un polynôme irréductible sur de degré , alors divise . En particulier, il est scindé sur . Donc son corps de rupture est aussi son corps de décomposition.
Théorème 42. Pour tout , on note l’ensemble des polynômes irréductibles unitaires de degré sur . Alors,
Corollaire 43.
Définition 44. On définit la fonction de Möbius, notée , par
Théorème 45 (Formule d’inversion de Möbius). Soient et des fonctions de dans telles que . Alors,
Corollaire 46.
Carrés dans les corps finis
Proposition 47. On note et . Alors est un sous-groupe de .
Proposition 48.
Si , , donc .
Si , alors :
est le noyau de l’endomorphisme de défini par .
est un sous-groupe d’indice de .
et .
.
Groupe linéaire sur un corps fini
Soit un espace vectoriel de dimension finie sur un corps .
Définition 49.
Le groupe linéaire de , est le groupe des applications linéaires de dans lui-même qui sont inversibles.
Le groupe spécial linéaire de , est le sous-groupe de constitué des applications de déterminant .
Les quotients de ces groupes par leur centre sont respectivement notés et .
Proposition 50. On se place dans le cas où . Alors, les groupes précédents sont finis, et :
.
.
.
En analyse
Probabilités sur un ensemble fini
Soit un espace probabilisé.
Définition 51. Soit fini. On appelle loi uniforme sur la loi discrète définie sur par
Remarque 52. Il s’agit du nombre de cas favorables sur le nombre de cas possibles. Ainsi, suit la loi uniforme sur si on a et .
C’est, par exemple, la loi suivie par une variable aléatoire représentant le lancer d’un dé non truqué avec .
Définition 53. Une variable aléatoire suit une loi de Bernoulli de paramètre , notée , si et .
Proposition 54. En reprenant les notations précédentes, est une loi discrète et on a
Définition 55. Une variable aléatoire suit une loi de binomiale de paramètres et , notée , si est la somme de variables aléatoires indépendantes qui suivent des lois de Bernoulli de paramètre .
Proposition 56. En reprenant les notations précédentes, est une loi discrète et on a
Remarque 57. Il s’agit du nombre de succès pour tentatives.
C’est, par exemple, la loi suivie par une variable aléatoire
représentant le nombre de Pile
obtenus lors d’un lancer de pièce
équilibrée.
Utilisation des séries pour dénombrer
Théorème 58 (Dérangements). Soit . On note l’ensemble des permutations de sans point fixe. Alors,
Exemple 59. personnes laissent leur chapeau à un vestiaire. En repartant, chaque personne prend un chapeau au hasard. La probabilité que personne ne reprenne son propre chapeau est d’environ .
nombres-de-bell
Théorème 60 (Nombres de Bell). Pour tout , on note le nombre de partitions de . Par convention on pose . Alors,