218 Formules de Taylor. Exemples et applications.
Formules de Taylor. Exemples et applications.
analysis
Énoncés des formules de Taylor
En dimension
Dans cette partie, désigne un segment de non réduit à un point et un espace de Banach sur . Soit une application.
Dans un premier temps, supposons .
Théorème 1 (Rolle). On suppose continue sur , dérivable sur et telle que . Alors,
Théorème 2 (Formule de Taylor-Lagrange). On suppose de classe sur telle que existe sur . Alors,
Application 3.
.
.
.
On ne suppose plus . Le Théorème 1 n’est plus forcément vrai, mais on a tout de même le résultat suivant.
Théorème 4 (Inégalité des accroissements finis). Soit . On suppose et continues sur et dérivables sur . Si pour tout on a . Alors,
Corollaire 5 (Inégalité de Taylor-Lagrange). On suppose de classe sur telle que existe sur . On suppose qu’il existe tel que . Alors,
Théorème 6 (Formule de Taylor-Young). On suppose de classe sur telle que existe pour . Alors, quand , on a
Application 7 (Théorème de Darboux). On suppose dérivable sur . Alors est un intervalle.
Théorème 8 (Formule de Taylor avec reste intégral). On suppose de classe sur . Alors,
En dimension supérieure
Soit un ouvert.
Notation 9. Soient de classe sur et . Par analogie avec on note
Théorème 10 (Formule de Taylor-Lagrange). Soient de classe sur , , tels que . Alors, tel que
Exemple 11. Pour de classe , pour , il existe tel que
Théorème 12 (Formule de Taylor avec reste intégral). Soient de classe sur , , tels que . Alors,
Théorème 13 (Formule de Taylor-Young). Soient de classe sur , , tels que . Alors,
Application 14 (Lemme d’Hadamard). Soit de classe . On suppose différentiable en avec et . Alors, où , est .
Applications en analyse réelle
Dans cette partie, désigne un intervalle de non réduit à un point et un espace de Banach sur . Soit une application.
Étude asymptotique de fonctions
On suppose .
Définition 15. On dit que admet un développement limité à l’ordre s’il existe tels que, au voisinage de ,
Remarque 16. On pourrait de même définir les développements limités au voisinage d’un point .
Proposition 17.
Un développement limité, s’il existe, est unique.
Si admet un développement limité en à l’ordre , est dérivable en et sa dérivée en vaut .
Si est paire (resp. impaire), les coefficients du développement limité d’indice impair (resp. pair) sont nuls.
Si est fois dérivable en , admet un développement limité en : .
Si est dérivable sur et admet un développement limité en : ; alors, admet un développement limité en donné par .
Les règles de somme, produit, quotient et composition obéissent aux mêmes règles que pour les polynômes (sous réserve de bonne définition).
On déduit du Théorème 6 le résultat suivant.
Proposition 18. Si est fois dérivable en , alors admet un développement limité à l’ordre en :
Exemple 19. En , on a les développements limités usuels suivants.
.
.
.
.
.
Pour tout , .
Application 20.
Application 21 (Développement asymptotique de la série harmonique). On note . Alors, quand tend vers ,
Développements en série entière
Définition 22. Soient un ouvert et . On dit que est développable en série entière en s’il existe et tels que et
Exemple 23. Soit . Alors,
Nous nous limiterons ici aux fonctions réelles.
Proposition 24. Soit un intervalle contenant un voisinage de . Une fonction de classe est développable en série entière si et seulement s’il existe tel que la suite de fonctions définie par tende simplement vers sur . La série entière a alors un rayon de convergence supérieur ou égal à et est égale à la somme de cette série entière sur .
Remarque 25. Dans la pratique, pour montrer que le précédent tend simplement vers , on peut l’exprimer comme un reste de Taylor (Lagrange ou intégral).
Exemple 26. On a les développements en série entière usuels suivants.
Pour tout , .
Pour tout , .
Pour tout , .
Pour tout , .
Pour tout , .
Pour tout , Pour tout , .
Contre-exemple 27. La fonction est , vérifie pour tout entier , mais ne coïncide pas avec la somme de sur pour tout .
Contre-exemple 28. On considère fonction définie sur par Alors est , vérifie pour tout entier , et a un rayon de convergence nul.
Théorème 29 (Bernstein). Soient et de classe . On suppose les dérivées de positives sur . Alors est développable en série entière sur .
Méthode de Newton
methode-de-newton
Théorème 30 (Méthode de Newton). Soit une fonction de classe strictement croissante sur . On considère la fonction (qui est bien définie car ). Alors :
tel que .
tel que est stable par .
La suite des itérés (définie par récurrence par pour tout ) converge quadratiquement vers pour tout .
Corollaire 31. En reprenant les hypothèses et notations du théorème précédent, et en supposant de plus strictement convexe sur , le résultat du théorème est vrai sur . De plus :
est strictement décroissante (ou constante).
pour .
Exemple 32.
On fixe . En itérant la fonction pour un nombre de départ compris entre et où et , on peut obtenir une approximation du nombre .
En itérant la fonction pour un nombre de départ supérieur à , on peut obtenir une approximation du nombre d’or .
Majoration d’une erreur d’approximation
Soit une fonction réelle continue sur un intervalle . On se donne points distincts deux-à-deux.
Définition 33. Pour , on définit le -ième polynôme de Lagrange associé à par
Théorème 34. Il existe une unique fonction polynômiale de degré telle que :
Théorème 35. On note et on suppose fois dérivable . Alors, pour tout , il existe un réel tel que
Corollaire 36.
Application 37 (Calculs approchés d’intégrales). On note . L’objectif est d’approximer par une expression et de majorer l’erreur d’approximation .
Méthode des rectangles. On suppose continue. Avec , on a .
Méthode du point milieu. On suppose de classe . Avec , on a .
Méthode des trapèzes. On suppose de classe . Avec , on a .
Méthode de Simpson. On suppose de classe . Avec , on a .
Application aux fonctions de plusieurs variables
Soit un ouvert.
Homéomorphismes
Lemme 38. Soit inversible. Alors il existe un voisinage de dans et une application de classe telle que
lemme-de-morse
Lemme 39 (Morse). Soit une fonction de classe (où désigne un ouvert de contenant l’origine). On suppose :
.
La matrice symétrique est inversible.
La signature de est .
Alors il existe un difféomorphisme de classe entre deux voisinage de l’origine de et tel que et
Exemple 40. On considère . La courbe d’équation est (au changement près du nom des coordonnées) une projection de l’intersection d’un cylindre et d’une sphère tangents. On a avec et .
Conditions d’extrema
Soit de classe sur .
Théorème 41. On suppose ( est un point critique de ). Alors :
Si admet un minimum (resp. maximum) relatif en , est positive (resp. négative).
Si définit une forme quadratique définie positive (resp. définie négative), admet un minimum (resp. maximum) relatif en .
Exemple 42. On suppose . On pose . Alors :
Si et (resp. ), admet une minimum (resp. maximum) relatif en .
Si , n’a pas d’extremum en .
Si , on ne peut rien conclure.
Exemple 43. La fonction a trois points critiques qui sont des minimum locaux : , et .
Contre-exemple 44. a sa hessienne positive en , mais n’a pas d’extremum en .
Application en probabilités
Théorème 45 (Lévy). Soient une suite de variables aléatoires réelles et une variable aléatoire réelle. Alors : où désigne la fonction caractéristique d’une variable aléatoire réelle .
Théorème 46 (Central limite). Soit une suite de variables aléatoires réelles indépendantes de même loi admettant un moment d’ordre . On note l’espérance et la variance commune à ces variables. On pose . Alors,
Application 47 (Théorème de Moivre-Laplace). On suppose que est une suite de variables aléatoires indépendantes de même loi . Alors,
Application 48 (Formule de Stirling).