245 Fonctions holomorphes et méromorphes sur un ouvert de . Exemples et applications.
Fonctions holomorphes et méromorphes sur un ouvert de . Exemples et applications.
analysis
Soit un ouvert. Soit .
Dérivabilité au sens complexe
Définition 1. On dit que est holomorphe en s’il existe un complexe tel que On dit que est holomorphe sur si elle l’est en tout point de et on note la fonction ainsi que l’ensemble des fonctions holomorphes sur .
Exemple 2.
est holomorphe sur , de dérivée .
n’est holomorphe en aucun point de .
Proposition 3.
est une algèbre sur avec pour tout et :
.
.
.
quand ne s’annule pas sur .
Pour tout , où
Soit holomorphe bijective d’inverse . On suppose continue en et . Alors est holomorphe en et
Théorème 4 (Conditions de Cauchy-Riemann). On pose et . On suppose -différentiable en . Alors, les propositions suivantes sont équivalentes :
est holomorphe en .
est -linéaire.
.
et .
Exemple 5. et ne sont holomorphes en aucun point de .
Théorème 6 (Weierstrass). Une suite de fonctions holomorphes qui converge uniformément sur tout compact de a une limite holomorphe sur . De plus, la suite des dérivées -ième converge uniformément sur tout compact vers la dérivée -ième de la limite pour tout .
Séries entières et analycité
Généralités sur les séries entières
Définition 7. On appelle série entière toute série de fonctions de la forme où est une variable complexe et où est une suite complexe.
Lemme 8 (Abel). Soient une série entière et tels que soit bornée. Alors :
tel que , converge absolument.
converge normalement dans .
Définition 9. En reprenant les notations précédentes, le nombre est le rayon de convergence de .
Exemple 10.
a un rayon de convergence égal à .
a un rayon de convergence infini. On note la fonction somme.
Proposition 11. Soit une série entière de rayon de convergence . Alors et, pour tout .
Plus précisément, pour tout , est fois dérivable avec
Analycité
Définition 12. On dit que est analytique sur si, pour tout , il existe et une série entière de rayon de convergence , tels que ie. est développable en série entière en tout point de . On note l’ensemble des fonctions analytiques sur .
Proposition 13. Soit une série entière de rayon de convergence . Alors et, si : (où désigne la -ième dérivée complexe de ).
Proposition 14. .
Proposition 15. Si est une fraction rationnelle, alors est développable en série entière au voisinage de chaque point qui n’est pas un pôle de (cf. Définition 40).
Théorème 16 (Zéros isolés). On suppose connexe et . Si n’est pas identiquement nulle sur , alors l’ensemble des zéros de n’admet pas de point d’accumulation dans .
Corollaire 17. est une algèbre intègre.
Remarque 18 (Prolongement analytique). Reformulé de manière équivalente au Théorème 16, si deux fonctions analytiques coïncident sur un sous-ensemble de qui possède un point d’accumulation dans , alors elles sont égales sur .
Exemple 19. Il existe une unique fonction holomorphe sur telle que et c’est la fonction identité.
Contre-exemple 20. Il existe au moins deux fonctions holomorphes sur telles que
Holomorphie et intégration
Intégration sur une courbe
Définition 21.
Un chemin est une application (où est un segment de ) continue.
Si , on dit que est fermé.
Si est un chemin par morceaux, on dit que est une courbe.
On appelle l’image de .
Exemple 22. Soient et . Alors, est une courbe fermée (c’est la paramétrisation du cercle de centre et de rayon ).
Définition 23. Soit une courbe. L’intégrale curviligne le long de est
Proposition 24. Soit une courbe de longueur , alors,
Proposition 25. Soit une courbe. On suppose , holomorphe sur telle que est continue sur . Alors,
Théorie de Cauchy et lien avec l’analycité
Définition 26. Soit une courbe telle que . L’indice de par rapport à , noté , est défini par
Remarque 27. En reprenant les notations précédentes, compte le nombre de tours orientés que fait autour de . En particulier :
On a toujours .
On note l’image de . est nulle sur la composante connexe non bornée de .
Théorème 28 (Cauchy homologique). Soit un cycle homologue à zéro dans (ie. tel que ). On suppose . Alors,
Corollaire 29 (Formule intégrale de Cauchy). Soit un cycle homologue à zéro dans . On suppose . Alors,
Corollaire 30. On a . De plus, si et que l’on pose , on a
Conséquences
Proposition 31 (Inégalités de Cauchy). On suppose holomorphe au voisinage du disque . On note les coefficients du développement en série entière de en . Alors, où .
Corollaire 32 (Théorème de Liouville). On suppose holomorphe sur tout entier. Si est bornée, alors est constante.
Théorème 33 (Principe du maximum). On suppose borné et holomorphe dans et continue dans . On note le de sur la frontière (compacte) de . Alors,
Holomorphie d’une intégrale à paramètre
Théorème 34 (Holomorphie sous le signe intégral). On suppose :
, .
pp. en , est holomorphe dans . On notera cette dérivée définie presque partout.
compact, positive telle que
Alors est holomorphe dans avec
Application 35. Soit ainsi que sa transformée de Fourier . Alors .
Application 36. définit une fonction holomorphe sur qui coïncide avec la transformée de Fourier de sur . On trouve en particulier,
Notation 37. Soient un intervalle de et une fonction poids. On note :
, .
l’espace des fonctions de carré intégrable pour la mesure de densité par rapport à la mesure de Lebesgue.
Lemme 38. On suppose que , et on considère la famille des polynômes orthogonaux associée à sur . Alors , . En particulier, l’algorithme de Gram-Schmidt a bien du sens et est bien définie.
densite-des-polynomes-orthogonaux
Application 39. Soient un intervalle de et une fonction poids. On considère la famille des polynômes orthogonaux associée à sur .
On suppose qu’il existe tel que alors est une base hilbertienne de pour la norme .
Méromorphie
Singularités
Définition 40. Soit . On suppose .
On dit que est une singularité effaçable pour s’il existe tel que pour tout .
On dit que est un pôle d’ordre s’il existe des scalaires avec tels que ait une singularité effaçable en .
est la partie principale de en et est le résidu de en noté .
Exemple 41.
a une singularité effaçable en .
a un pôle d’ordre (simple) en avec partie principale égale à et .
Définition 42. On dit que est méromorphe sur s’il existe tel que :
n’a que des points isolés dans (en particulier, est au plus dénombrable et est ouvert).
.
a un pôle en chaque point de .
Exemple 43. est méromorphe dans et en reprenant les notations précédentes, .
Exemple 44. La fonction définie par se prolonge en une fonction méromorphe sur .
Proposition 45. On suppose où et sont holomorphes en un voisinage de avec un zéro simple de et . Alors, est un pôle simple de de résidu
Exemple 46. Le résidu de en est égal à .
Théorème des résidus
Théorème 47 (des résidus). On suppose méromorphe sur et on note l’ensemble de ses pôles. Soit une courbe homologue à zéro dans et ne rencontrant pas . Alors,
Exemple 48.
Exemple 49 (Intégrale de Dirichlet).
transformee-de-fourier-d-une-gaussienne
Exemple 50 (Transformée de Fourier d’une gaussienne). On définit , Alors,
Application 51 (Théorème de Kronecker). On suppose holomorphe sur et non identiquement nulle dans . Soit une courbe homologue à zéro dans et qui ne rencontre pas l’ensemble des zéros de . Alors, le nombre des zéros de à l’intérieur de comptés avec multiplicités vérifie
Application 52 (Théorème de Rouché). Soient un cycle homologue à zéro dans et . On suppose Alors,
Exemple 53. a trois zéros dans .